Un clip vidéo tourné au sommet de la Tour
Le groupe Rouge de Perpignan est venu réaliser son clip vidéo au sommet de la Tour. Avec des prises de vues au sol et aériennes, le résu(...)
Lire la suiteLa tour datée du XIIe siècle, située sur un piton rocheux dominant le village, est d'après les historiens spécialistes de la région une tour à signaux. Le phénomène des tours à signaux est très ancien autour de la Méditérranée occidentale.
La tour domine le village, édifiée sur un petit piton rocheux au nord-est du village; elle est de plan quadrangulaire, avec une hauteur actuelle de presque 13 mètres. Des arrachements observés en partie haute, lors de sa consolidation en 1958, laissent à penser que sa hauteur initiale était plus importante. Construite principalement en pierre locale (schiste et tout-venant), seuls les chaînages d’angle ont bénéficié de pierres calcaires taillées, sauf sur la partie basse. Les remaniements successifs et arrachements intérieurs sont peu lisibles à l’extérieur.
L’épaisseur des murs est de 1,85 m et après deux ressauts qui marquent l’emplacement des anciens planchers, elle va en diminuant pour atteindre 1,50 m en partie haute. Aucune façade ne garde trace d’éventuelles meurtrières qui auraient pu être rebouchées. Les seuls percements concernent la porte d’entrée d’origine, située à 3 m de haut sur la façade côté village et les deux ouvertures hautes en façade sud-est.
990 marque une multiplication des châteaux en même temps qu’une nouvelle répartition des comtés, sauf le Roussillon qui reste indépendant, entre deux des fils d’Oliba « Cabreta », Guifred et Bernard; ces nouvelles fortifications ont entraîné la création d’une cinquantaine de tours de guet qui ne se confondent nullement avec les guàrdies, car elles font partie d’un système très différent.
Sa date de construction est estimée au XIIe siècle. Aucun autre vestige n’est visible aux abords de la tour. D’après les historiens spécialistes de la région, en particulier Annie de Pous, il s'agirait d'une tour à signaux ayant pour fonction de transmettre des messages par le biais d’un feu de paille. Le phénomène de ces tours à signaux est fort ancien autour de la Méditerranée occidentale; d’abord construites pour signaler les dangers venant de la mer, elles servirent plus tard, à l’époque féodale, lors des guerres entre seigneurs locaux, à prévenir d’un danger parti d’un quelconque point du territoire.
Cette tour a signaux fait partie de la deuxième génération de tours construites sur le territoire. C’est un « farahon » avec un dispositif en plan circulaire.
La Tour de Prats de Sournia faisait partie d’un grand réseau de système défensif mis en place au XIe siècle puis complété le siècle suivant par les vicomtes de Castelnou.
Trois tours principales jouaient un rôle clé dans le système :
Venaient ensuite les tours relais, dont celle de Prats de Sournia, qui a joué un rôle important car elle dispose d’un très vaste horizon (le balcon du Fenouillédes : une vue panoramique et imprenable sur les Corbiéres, le Golfe du Lion et le Canigou).
À l’approche de troupes ennemies, elle devait avertir les autres postes de guet par un système de feux et de fumées comparables aux signaux indiens. Le code des signaux était le suivant : le guetteur de la tour la plus proche du point menacé doit allumer un grand feu a l’apparition de l’ennemi si celle-ci a lieu de nuit, ou une grande fumée si elle avait lieu de jour.
La nuit c'était un feu de paille et, de jour la paille était mouillée de façon à faire surtout de la fumée. Un « farahoner » avait la charge d’allumer la botte de paille, « rostoll », sur la plate-forme supérieure de la tour, laquelle était surmontée d'une cage de fer, le « faraho», «faron» ou « gabia », destiné à empêcher les brins enflammés d’être emportés par le vent sur les forêts ou les alpages voisins.
Ces premiers feux ou fumées, qui sont le signal d’alarme, doivent être suivis "d’autant de feux ou fumées qu’il y a de centaines de lances".
En principe, les occupants d’une tour étaient au nombre de quatre ou cinq, dont un farahoner chargé d’envoyer les signaux, quelques guetteurs et un chien. La plupart de ces tours existent encore, au moins sous forme de vestige, mais c’est seulement aux Baléares qu’elles ont conservé leur joli nom d'ATALAYA.
La Tour de Prats a cessé de tenir son rôle à la fin du XIVe siècle. Elle aurait aussi, selon le Capbreu de Trévillach daté de 1700, été la prison de la baronnie de Rabouillet.
En 1864, la commune fit installer une horloge sur l’un des pans de mur a son extrémité la plus haute. La girouette et les cloches furent aussi installées. Les cloches furent fondues à Toulouse par Jean Loison. Le carillon rythme la vie locale tous les quarts d’heure d’une douce sonnerie.
mention des sources et remerciements